Et vous, laquelle préférez-vous ?

couvfab_devinciv2-page001 Nous préparons dans la plus grande excitation un nouvel opus : notre Fabienne explore dans Curiosités de l’enfantement quelques unes des connaissances scientifiques actuelles sur les idées communément admises sur la naissance respectée. Il s’agira d’un – forcément très beau – livret d’une quarantaine de pages au format 1001 nuits.
Nous n’arrivons pas à nous décider, entre ces deux versions, pour la couverture … (versions transitoires, les textes ne sont en rien définitifs !⁾

couvfab_rueffv2-page001 En haut, il s’agit d’une étude (1510-1513) de Léonard de Vinci . Sur la droite c’est un dessin de Jacob Rueff dans De conceptu et generatione hominis. Christophorus Froschoverus excudebat(1554).

Et vous, laquelle préférez-vous ?
Vous avez jusqu’à lundi pour nous le dire !

Deuil périnatal

Nous partageons ici un livre et un blog sur la perte d’un enfant au moment de sa naissance.

Voici le texte de présentation de “MARIE-KERGUELEN, Histoire d’un deuil périnatal”, un livre de Gaëlle Brunetaud :

“Il est des événements dont on ne guérit pas.
On les porte en soi pour toujours On croit que le temps passe, qu’il lisse l’effroi.
On croît qu’on a sublimé l’épreuve, qu’on l’a dépassée, oubliée. Pourtant, le mal est fait, et, au plus profond de soi, la douleur est intacte. Le cœur, déséquilibré, ne bat plus pareil. Une fenêtre est béante, le vent s’y engouffre, la vie s’y dérobe. On est glacé. On est perdu. Une part de soi s’est enfuie. On est fragilisé à jamais, en manque pour toujours. En soi, désormais, quelque chose n’attend plus que la fin. Il faut peut-être plonger profond pour trouver la source de sa vie.
En laissant ma fille s’envoler, j’ai trouvé une pierre précieuse, une petite flamme qui s’apparente au cristal de l’âme…”

Prenez le temps d’explorer les liens suivants pour mieux découvrir ce texte :
Le livre sur le site de l’Harmattan ainsi que le blog de l’auteure.

Gaëlle Brunetaud nous a confié ces extraits choisis de “Marie-Kerguelen” :

Aussi loin que je me souvienne, je porte en moi la maternité comme un bonheur sacré.
A sept ans, c’est avec une fierté de reine que j’emmenais mon petit frère à l’école. Je tenais par la main le plus grand trésor de l’humanité.
Mon petit frère … Nous passions sur la route sans la toucher. Nous n’entendions rien du dehors. Nous ne reconnaissions personne. Nous ne parlions qu’entre nous. A l’heure de la sieste, j’entrais dans l’école maternelle pour glisser mon frère dans son lit. Debout à côté de lui, je le veillais comme une mère, comme une louve. Je restais figée sur son souffle jusqu’à ce qu’il s’endorme. Ma classe pouvait attendre. Rien ne comptait plus que le sommeil de mon petit frère. Rien ne comptait plus que mon rôle de petite mère. Rien ne comptait plus que mon amour pour l’enfant qu’il était, pour l’homme qu’il deviendrait. Je voulais être celle qui éveille les enfants, celle qui les porte dans la vie, celle qui les soutient jusqu’à l’envol, celle qui les guide sur le chemin du bonheur.

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Je suis enceinte.
D’autres diraient : « j’attends un enfant ».
Mais quelque chose en moi refuse l’attente.
Je sens une petite âme prendre place, je vis ce miracle de chaque instant, j’observe la vie qui pousse en moi. Je dialogue avec ce petit être qui me tient compagnie, et avec qui je ferai, si Dieu le veut, un bout de chemin. Je l’aide à grandir du mieux que je peux. De tout mon cœur.
Je remercie la vie. A chaque instant, je remercie la pluie, je remercie le soleil, je remercie les étoiles, je remercie le froid, le chaud, le bruit, le silence, le jour, la nuit…
Je remercie le ciel. Et je prie. Mes heures sont une douce prière pleine de joie et mes jours sont remplis de lumière.
Un mois passe dans la douce exaltation. Puis vient le jour de la confirmation à l’échographie : mon ventre couve une petite merveille de quatre millimètres. Son cœur en battant forme un mouvement d’étoile.
Je suis enceinte d’une étoile et c’est bientôt Noël.

————–

J’ai attendu le train tellement longtemps que j’ai cru qu’il n’allait jamais venir. En montant enfin dans la rame que je croyais vide, j’ai été surprise par un homme plié en deux sur une vieille banquette en skaï orange. Il serrait ses jambes contre sa poitrine pour cacher ses larmes et son visage bouffi. Il était parcouru de sanglots. Je ne pouvais lui offrir qu’un regard doux ; j’aurais voulu le soigner rien qu’en le touchant des yeux. Je me suis installée à distance raisonnable, la seule qui permette l’apprivoisement. Pas trop près pour ne pas l’effrayer, pas trop loin pour qu’il perçoive ma proximité discrète.
Et pendant tout le trajet, je n’ai pas cessé de prendre soin de lui en l’enveloppant du regard. De temps en temps, l’homme aux yeux rouges sortait les yeux de sa caverne et m’offrait sa tristesse. Alors je redoublais de compassion. Je me suis courbée vers lui, les deux mains jointes dans une sorte de prière silencieuse. Je ne bougeais pas. J’étais captivée par cet homme en sanglots.
Puis ma station est arrivée et je me suis levée. Je lui ai tendu les mains, pas pour qu’il les saisisse, mais seulement pour les lui offrir, et puis je lui ai dit quelques mots. Il m’a souri, et je lui ai offert mon plus beau regard de paix.
Bizarrement, à cet instant, ce n’est pas lui, mais moi qui étais en train de guérir de quelque chose. J’ai pris sa peine, il a pris la mienne, et nous avons laissé le sac de douleur fondre dans le crissement des roues du train sur les rails.

parution de Les Apprentissages autonomes de John Holt

laa_1st Et voilà ! La tant attendue traduction de Learning all the time de John Holt est tout juste parue, sous le titre Les Apprentissages autonomes, ou Comment les enfants s’instruisent sans enseignement.
Un énorme merci aux souscripteurs pour avoir cru en nous !
Rendez-vous sur cette page : www.editions-instant-present.com/LAA/ pour une présentation du livre et plus : table des matières, préfaces française et américaine, et téléchargement du premier chapitre Ce que peuvent faire (ou ne pas faire) les parents

Les éditions l’Instant Présent aux Journées des doulas les 3-4 juin prochains

Vous retrouverez nos livres et plusieurs de nos auteurs aux 9e Journées des doulas, qui auront lieu le vendredi 3 et le samedi 4 juin à la Maison des Associations de Solidarité (MAS), 10-18 rue des Terres au Curé, Paris 13ème.
www.doulas.info/jdd2011.php

Isabelle Challut, auteure de La maternité au féminin, parlera des “doulas et l’accompagnement de la naissance en milieu hospitalier au Québec” vendredi matin.

Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, auteure de  Le (nouvel) art d’être grand-parent parlera de “Allaitement et retour au travail” puis “Soutenir les mamans allaitantes” le samedi matin.

Nadège Beauvois-Temple de l’association Maman Blues, auteure et coordonnatrice de Tremblements de mères, le visage caché de la maternité, parlera de “La difficulté maternelle” le samedi après-midi.

Enfin, Patrice Van Eersel, auteur de Mettre au Monde – Enquêtes sur les mystères de la naissance interviendra samedi en fin d’après-midi. Un chapitre de son livre est consacré à Muriel Bonnet del Valle.

Au plaisir de vous rencontrer !

Parution de la traduction de Learning all the time de John Holt

Chers lecteurs,

Vous avez été nombreux à souscrire à notre prochain livre, la traduction du livre de John Holt, Learning all the time et nous vous en remercions.

Dans un souci de vous satisfaire au mieux avec la qualité que nous souhaitons pour nos ouvrages, nous avons dû retarder la parution du livre et vous prions de nous en excuser, il devrait sortir des presses fin avril, nous vous enverrons les livres souscrits dès sa parution.

Nous vous souhaitons d’ores et déjà une excellente lecture,

L’équipe des éditions l’Instant Présent

Jean Liedoff est décédée, notre hommage

Jean Liedoff a écrit “The continuum concept” en 1975, il s’agit de ses mémoires et réflexions suite à son expédition en forêt vénézuélienne où elle a rencontré les Yecuana. Elle a décidé de revenir vivre avec eux et de mieux comprendre plus particulièrement ce qui les guidait dans leur accompagnement des enfants. Son livre montre une façon d’accompagner les enfants très différente de la culture occidentale. Liberté et respect du continuum sont les principes fondamentaux, personnellement la lecture de ce texte a remué beaucoup de choses en moi, notamment certains passages comme celui où elle décrit les émotions du nouveau-né “abandonné” dans son berceau.

Pour l’anecdote, ce livre est à l’origine de la naissance des Editions l’Instant Présent. Stéphanie, fondatrice de la maison d’édition, touchée par le livre de Jean Liedoff,  a souhaité le voir traduit en français. Elle s’est donc attelée à la création de la société, et une fois les démarches administratives terminées, elle a contacté Jean Liedoff. Entre temps, Jean Liedoff avait cédé les droits de traduction en français aux éditions Ambre. Son livre fut donc traduit et publié en 2006 (voir le lien). L’essentiel était que ce texte soit publié en français, et nous en sommes heureux. La maison d’édition était lancée, Stéphanie est donc partie vers d’autres projets éditoriaux, avant que notre équipe de mamans ne reprenne la maison d’édition en septembre 2007 pour lui permettre de partir voguer sur les mers.

Merci à Madame Liedoff pour nous avoir donné ce magnifique texte, une étoile de plus s’est allumée dans le ciel.

Victorine

Salon Vivre autrement au parc floral 18-21 mars

Notre maison d’édition sera présente au salon Vivre autrement qui se tiendra du vendredi 18 mars 10h30 au lundi 21 mars 19h au parc floral de Vincennes (94). Accès par le métro (Château de Vincennes) puis une navette gratuite ou à travers le parc. On peut télécharger une invitation gratuite sur le site du salon :
www.salon-vivreautrement.com/images/invit_web_expo.pdf
Nous tiendrons le stand d’accueil des familles lorsqu’elles veulent changer une couche, sortir le pot HNI, donner le biberon ou allaiter leur bébé… Le stand sera à côté de la garderie des enfants.
Il y aura avec nous l’OVEO, l’observatoire de la violence éducative ordinaire (www.oveo.org), dont le président, David Dutartre viendra faire une conférence samedi à 14h (kiosque à idées) : “Pour en finir avec la violence ordinaire
(www.salon-vivreautrement.com/visiteur_programme_conf.php).
Joelle Terrien viendra parler de : “L’accouchement non médicalisé, utopie ou réalité ?” le lundi 21 à 12h30
(www.salon-vivreautrement.com/visiteur_programme_atelier.php)
A bientôt !

C’est normal Docteur ?

La question de la normalité s’impose très vite quand on s’interroge sur la santé. Il existe plusieurs types de normes, et toutes ensemble définissent ce qui est considéré comme la bonne santé. Cependant, normalité et pathologie ne sont pas parfaitement équivalentes.

Les normes médicales sont constituées de mesures relevées sur un grand nombre de personnes afin de définir des moyennes, qui représentent une population. Si on applique la même mesure sur un individu, pioché au hasard dans cette population, cet individu aura de grandes chances d’obtenir un résultat proche de cette moyenne. On définit ainsi un écart acceptable par rapport à la moyenne, et toute mesure qui s’écarte trop de la moyenne sera considérée comme pathologique. Ainsi, les mesures de la température du corps, du pouls, de la glycémie, etc.

Lorsque, en tant que parent, nous sommes confrontés aux normes médicales, nous devons nous souvenir que ces normes ne font que représenter une mesure donnée a un moment donné, et non pas une vérité universelle. Si un diagnostic fondé sur une mesure vous semble aller à l’encontre d’autres signes, il est toujours utile de s’interroger sur la pertinence de cette norme en particulier et d’en discuter avec le médecin. Un très bon exemple est l’usage des courbes de poids pour vérifier la croissance des nouveaux-nés. Ces courbes de poids établies par des mesures chez des bébés nourris au lait artificiel ne peuvent pas être extrapolées chez des bébés nourris au lait maternel.

La démarche inverse est également juste. Une mesure peut tout à fait rentrer dans les normes médicalement établies et amener votre médecin à conclure à tort à l’absence de pathologie, retardant ainsi l’établissement d’un diagnostic, parce que par exemple la mesure à elle seule ne devrait pas suffire, ou bien encore parce que la mesure manque de sensibilité pour détecter le problème recherché. Dans tous les cas, il n’est pas mauvais de se souvenir que les normes médicales ne sont que des chiffres, des outils de comparaison, destinés à faciliter le diagnostic, rien de plus.

Les normes sociales ont également un impact important dans la définition de ce qui est pathologique ou pas. D’une culture à l’autre, ce qui est considéré comme normal peut varier énormément, et ainsi varie notre perception de ce qui est pathologique, et donc de ce qui devrait être traité médicalement. Ainsi, le taux de césariennes ou le taux d’allaitement changent incroyablement d’un pays à l’autre.

Face à un diagnostic, il est toujours intéressant de se demander comment les mêmes symptômes seraient considérés dans une culture différente. Cet impact de la culture est particulièrement important quand il s’agit de définir ce qui pathologique sur le plan des fonctions mentales en général et des fonctions cognitives en particulier. Ainsi, la tolérance à ce qui est inhabituel va souvent définir ce qui est pathologique.

Par exemple, la définition d’un trouble de l’apprentissage est dépendante du système éducatif dans lequel l’enfant se trouve. En changeant l’enfant de contexte, on peut constater que les symptômes disparaissent, ou du moins ne paraissent plus si inhabituels ou anormaux. On peut alors se demander si certains contextes ne génèrent pas leurs propres normes, entraînant ainsi des diagnostics de pathologie qui n’auraient pas eu lieu en dehors de ce cadre.

Par exemple, le système scolaire étasunien a peu à peu évolué vers une élimination progressive des « récréations » et requiert que les enfants soient attentifs aux cours sans prendre de pauses. Il est évidemment très difficile de rester concentré dans de telles conditions et de nombreux enfants manifestent des troubles de l’attention qui sont considérés comme pathologiques dans ce contexte, et sont souvent traités médicalement. Pourtant, on peut imaginer que les mêmes enfants ne présenteraient pas de tels troubles dans un contexte où leur besoin de se dépenser physiquement serait mieux respecté.

Ainsi, face à un diagnostic de pathologie, il me parait sain de se poser la question suivante : pourrait-il être tout simplement d’un signal d’alarme indiquant que le contexte est inapproprié ? Dépression, troubles de l’apprentissage, troubles de l’attention, sont des réactions qui sont souvent liées au contexte, c’est-à-dire à l’environnement, dont l’examen peut montrer qu’il est en fait inapproprié aux besoins physiologiques de l’enfant. On pourra alors décider s’il est opportun de modifier l’environnement avant que de chercher à soigner la «maladie» de l’enfant, ce qui aboutirait à le maintenir dans un contexte inadapté à son équilibre physiologique.

Flylady enterre sa carte de crédit !

Je partage avec vous cette vidéo sur l’enterrement d’une carte de crédit. Elle est en anglais, malheureusement, mais le talent oratoire du maitre de la cérémonie funéraire la rend compréhensible. Et non seulement il est réellement un juge, ce qui donne a la vidéo une saveur particulière, mais en plus il n’est autre que le mari de Marla Ciley, notre flylady de “Entretiens avec mon évier” ! D’ailleurs, on voit Marla auprès de son époux lors d’une séquence.
Après l’oraison, on voit de nombreuses femmes découper au ciseaux leur cartes de crédit ! C’est très drôle et très subversif.

Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau

claude-didierjean-jouveauVoilà près de trente-cinq ans que Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau défend et fait connaître les pratiques du maternage (allaitement, cododo, portage…). Figure de proue du mouvement attachment parenting en France, ancienne présidente de La Leche League France, rédactrice en chef du magazine Allaiter Aujourd’hui, elle a publié une vingtaine de livres sur ce thème. Devenue grand-mère, elle a souhaité voir comment s’articulaient les relations des nouveaux grands-parents avec leurs enfants devenus parents, notamment lorsque ces derniers maternent leurs enfants.
Elle est l’auteur de “Le (nouvel) art d’être grand-parent“.