L’autiste, la bactérie et le scientifique

On commence à savoir (= la recherche scientifique commence à avoir accumulé suffisamment de données pour considérer que c’est une hypothèse solide) que les enfants autistes présentent plus de risques que les neurotypiques de souffrir de troubles gastro-intestinaux. On sait également que les enfants autistes présentent très souvent des restrictions alimentaires importantes. Œuf ? Poule ? Est-ce qu’ils ont mal au ventre parce qu’ils mangent bizarrement ou bien mangent-ils bizarrement parce qu’ils ont mal au ventre ? Ou encore, mangent-ils bizarrement parce qu’ils ont mal au ventre et, ce faisant, aggravent le problème ?

Morgan, de www.decipher-morgan.com

Morgan, de www.decipher-morgan.com

Des chercheurs ont publié cet été une étude qui montre que la flore intestinale d’un groupe d’enfants autistes est plus limitée, moins variée, que celle d’un groupe d’enfants neurotypiques. Les auteurs font bien entendu le lien avec le régime alimentaire des enfants autistes, et notent que les souches de bactéries absentes chez les autistes sont plutôt celles qui favorisent la digestion des carbohydrates.

Soutien à Sophie Robert, “Le mur”

Vous vous souvenez sans doute des deux scandales associés au film “le mur”, réalisé par Sophie Robert.
lemurheaderLe premier scandale est lié au contenu du film : on y voit des psychanalystes manquant singulièrement de connaissances médicales défendre un point aussi dépassé que criminel sur la prise en charge et l’étiologie de l’autisme.

Car c’est là que vient le second scandale : il s’agit du procès que trois psychanalystes interviewés dans le documentaire ont intenté à Sophie Robert, l’accusant d’avoir déformé leurs propos. Cette accusation semblait ridicule parce qu’une immense majorité de parents d’enfants autistes peuvent (et ont) témoigner que les propos tenus dans le film reflètent avec précision les propos qu’ils ont pu entendre lors de consultations. Pire encore, des rushes non inclus dans le film montrent une plaignante tenir un discours bien plus inquiétant que ceux inclus dans le film (rush au cours duquel elle accuse effectivement les mères d’avoir causé l’autisme de l’enfant). Ces rushes, fournis au juge qui traitait ce dossier, n’ont pas été considérés et Sophie Robert a perdu le procès ! Même les associations de journalistes ont été bouleversées par un jugement aussi révoltant et ont argué que c’était la liberté de presse qui était bafouée.

Sophie Robert souhaite continuer son travail. Il y lui reste une grande quantité de matériel vidéo tout aussi fascinant sur la psychanalyse, qu’elle projette de monter en trois documentaires supplémentaires. Malheureusement, ce procès lui a couté une petite fortune, et elle a besoin de fonds pour continuer son travail. On peut lui faire un don, voire devenir coproducteur des films à venir. Même les tenants sincères de la psychanalyse ne peuvent qu’encourager ce travail de dénonciation. Ainsi que le déplorait déjà Sandor Ferenczi, un des disciples les plus proches de Freud, de nombreux psychanalystes manquent de rigueur, d’éthique, et se drapent trop souvent de jargon incompréhensible pour masquer leur hypocrisie et leur indifférence (voire leur mépris) vis-a-vis de leurs patients.

Vous pouvez participer à ce projet en faisant un don ou en devenant co-producteur de la série.