Qu’est-ce qu’on sème ?

Si vous pensez que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits…
Si vous pensez que les femmes sont des êtres humains…
Alors, bonne nouvelle, vous êtes féministe !

Binary féminism

Binary feminism

Un combat d’arrière-garde ? Dépassé ?
Hélas non, si on en croit le rapport 2013 sur l’égalité homme-femme dans le monde, les femmes en France sont confrontées à une injustice sérieusement ancrée dans les esprits dès qu’on touche à la question professionnelle : sur les 136 pays examinés, la France est en 67ème position en termes d’opportunité professionnelle et en 129ème position en terme d’égalité des salaires ! (En revanche, excellents scores pour l’accès à la santé et à l’éducation)

Comment c’est possible ?
Quant on évoque le sujet, la plupart des gens (hommes et femmes) réagissent en haussant les épaules ou levant les yeux au ciel, répondent par des “est-ce bien important ?”, “oui, mais tu sais les femmes se limitent toutes seules”, “pfff, tu en es encore là”, “oui, mais elles sont moins diplômées/compétentes/travailleuses/ambitieuses/expérimentées”, “oui, mais c’est parce qu’elles tombent enceintes*”, et bien d’autres, je vous invite d’ailleurs à compléter la liste.
Ainsi, on continue à rationaliser, justifier l’injustice, expliquer que la situation est normale, ne mérite pas discussion et que les femmes sont peut-être à l’origine de cet état de fait.
Or, tant qu’on persiste dans ce mix de déni et de “blamons la victime”, ça ne bougera pas.

En tant que parents, on fait quoi ?
Déjà, on peut s’interroger sur le modèle qu’on présente à nos enfants. Pour chaque maman qui accepte d’être sous-payée et qui subit passivement d’être l’inférieure hiérarchique d’un homme moins compétent qu’elle**, il y a des enfants qui apprennent par l’exemple que la vie c’est comme ça, que les femmes sont moins considérées que les hommes, et donc moins payées. Et pour chaque papa qui hausse les épaules quand la question de l’égalité des droits et des chances est posée, il y a des enfants qui apprennent que le sujet est, au choix, sans intérêt, honteux, inutile, etc. La misogynie, c’est comme le racisme, on peut faire tous les grands beaux discours qu’on veut, les enfants l’apprennent surtout par imprégnation culturelle.
Ensuite, on peut discuter avec nos filles ET nos garçons de l’état d’esprit qui prévaut dans le monde du travail. Appuyons-nous sur le sens la justice qui est si vif chez les enfants. On trouvera une illustration exemplaire avec cet organigramme pour expliquer ce qu’est le plafond de verre :

1 entreprise, 31 employés dont 4 à la direction, 27 femmes et 4 hommes. Devinez à quels postes ? Ah, mais c'est sans doute parce qu'elles sont moins diplômées/compétentes/travailleuses/ambitieuses/expérimentées...

1 entreprise, 31 employés dont 4 à la direction, 27 femmes et 4 hommes. Devinez à quels postes ? Ah, mais c'est sans doute parce qu'elles sont moins diplômées/compétentes/travailleuses/ambitieuses/expérimentées...

*elles tombent enceintes dans tous les pays…
** j’ai testé pour vous, c’est parfaitement déprimant et mène à la question suivante : le principe de Peter s’applique-t-il aux femmes ?