Les apprentissages informels (unschooling) sur CNN

Voici un article étonnant, le unschooling étant peu médiatisé, CNN décrit le quotidien d’une fillette de 6 ans qui apprend chaque jour à l’école de la vie.

http://edition.cnn.com/2011/US/08/03/unschooling.sudbury.education/

John Holt (auteur du livre How children learn traduit en français Les apprentissages autonomes) est bien évidemment cité comme le fondateur du mouvement unschooling aux Etats-Unis.

En souscription: “Apprendre à lire en famille” de Marlène Martin

apprendre-a-lire-en-famille-couvJe suis très très heureuse d’annoncer la souscription du prochain livre des Éditions l’Instant Présent : Apprendre à lire en famille de Marlène Martin !

LE LIVRE

Il s’agit d’un livre destiné aux parents d’enfants de 0 a 10 ans*, qui pratiquent l’école à la maison ET aux parents d’enfants scolarisés qui veulent être impliqués dans l’apprentissage de la lecture, notamment si leur enfant est en difficulté. Les familles unschooling et les enseignants y trouveront aussi matière à penser.

Ce n’est pas une méthode à proprement parler. Certes, le livre est très concret, avec de nombreux exemples, mais suivant l’aphorisme de Confucius, Marlène Martin nous apprend à pêcher plutôt que de nous donner un poisson. Au lieu d’une méthode toute faite, forcement mal adaptée, elle nous donne des outils pour mettre en place immédiatement une approche centrée sur les besoins de votre enfant. Cette approche permet à l’enfant d’apprendre à lire de façon presque transparente, intégrée au quotidien et sans contrainte. Le gros du travail repose en effet sur le parent, qui apprend à saisir intelligemment les occasions de découverte du matériel écrit et à s’adapter finement à l’évolution de son enfant. Du point de vue de l’enfant, l’apprentissage de la lecture se déroule sous la forme de réponses à ses questions, d’exploration de son environnement et de jeux par séances de 5-10 minutes.

Chaque situation est différente, certains enfants sont scolarisés, d’autres non. Certains enfants apprennent à lire en quelques mois, d’autres ont besoin de plusieurs années. Certains enfants sont visuels, d’autres sont plutôt auditifs, voire kinesthésiques. Pour les enfants qui avancent facilement, l’approche de Marlène Martin permet de renforcer leurs acquis et de dégager du temps pour d’autres activités. Pour les enfants qui butent et se sentent en difficulté, Apprendre à lire en famille apporte des solutions étonnamment efficaces. Ça a été le cas pour ma fille aînée, qui voulait apprendre à lire mais bloquait sans que je parvienne à comprendre pourquoi, ce qui la rendait malheureuse. Avec le livre de Marlène, j’ai réalisé que ma fille a un profil d’apprentissage de type auditif et que malgré sa motivation, elle ne pouvait pas s’accommoder des méthodes classiques, toutes visuelles. Avec l’aide de ma fille, on a mis en place une approche auditive de la combinatoire, et ça a bien fonctionné.

Marlène Martin s’appuie sur ses connaissances en orthophonie, en sciences de l’éducation et sur les développements récents des sciences cognitives. Elle démontre brillamment que l’approche à départ syllabique est la plus adaptée au processus d’apprentissage tel qu’il se construit dans le cerveau de l’enfant. Elle réussit le tour de force de dépasser la querelle syllabique-globale en identifiant et en résolvant les écueils de l’approche syllabique conventionnelle (ennuyeuse et dépourvue de sens pour l’enfant). Marlène Martin est membre de l’Instant Présent, et combine ses talents d’auteure et d’éditrice dans ce livre. Apprendre à lire en famille lance notre nouvelle collection de livres destinés aux parents qui veulent accompagner les apprentissages de leurs enfants, scolarisés ou non.

*Les parents de bébé trouveront passionnant le chapitre sur l’acquisition du langage! Les parents de grands enfants trouveront des informations pertinentes sur la façon de consolider les acquis.

LA SOUSCRIPTION

Souscrire à un livre, c’est l’acheter en avance, à un prix réduit, bien avant qu’il ne soit imprimé et disponible en librairie. Cela permet au lecteur de payer le livre moins cher et de le recevoir dès sa sortie (les frais de port sont offerts en France métropolitaine). Mais souscrire, c’est aussi donner à la maison d’édition les fonds nécessaires pour financer l’impression. C’est également lui démontrer votre confiance, une information essentielle pour ses partenaires (libraires, diffuseur, …). Les souscriptions sont vitales pour le développement de l’édition indépendante ! La sortie de Apprendre à lire en famille est prévue en Avril 2009, sur papier recyclé.

Fabienne Cazalis

La véritable nature de l’enfant

978-2-916032-05-4Ce livre est la traduction en français de The Natural Child : parenting from the heart, un recueil de chroniques écrites par Jan Hunt entre 1989 et 1999 pour le magazine canadien Natural Life. Il fait partie des livres qui font avancer par sa façon de présenter des réflexions, des situations, des extraits d’auteurs intéressants.

Notamment son “saisir le truc” dans son premier chapitre “Être parent avec empathie et confiance” :

Qu’est-ce que ça veut dire, quand quelqu’un ne saisit pas le “truc” ? Cela veut dire que cette personne s’est soumise à l’idée que les enfants sont fondamentalement différents des adultes. Cela veut dire qu’elle pense que les enfants fonctionnent selon des principes foncièrement différents de ceux qui régissent le comportement des adultes. Elle doit forcément penser cela : aucun adulte n’améliore son comportement lorsqu’on le critique, on l’insulte, on le frappe, on lui hurle dessus ou on le punit de quelque façon que ce soit. Les adultes se comportent tous de la manière dont ils sont traités ; tout le monde sait cela. Mais alors pourquoi tout le monde ne sait pas qu’il en va de même pour les enfants ? Comment se fait-il qu’on suppose que les enfants se conduiront mieux s’ils sont punis ?

Dans le 2e chapitre, “Vivre avec un bébé”, elle encourage logiquement à répondre aux pleurs du bébé et prône le sommeil partagé. Dans “Vivre avec un enfant”, elle poursuit ses propos sur la confiance faite à l’enfant, avec des conseils concrets (“Faire les courses”, ” Quand l’enfant pique une crise de rage”, “Dix conseils pour trouver un bon professionnel de santé”, “Être grand-parent de tout son cœur”).

Le 4e chapitre (“Guider les enfants”) approfondit sa “Règle d’Or du parentage” : “Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse”, où elle développe sa critique de toute punition, verbale comme physique (avec notamment “Dix alternatives aux punitions”). Elle aborde quoi répondre à “J’ai reçu des fessées et je ne m’en porte pas plus mal” et s’interroge (pour la critiquer) sur la contention : “Les dangers de la thérapie par le holding“. Les paragraphes suivants concernent “Les mots magiques doivent venir du cœur” et “Le problème des récompenses”. Dans “Complimenter nos enfants : manipulation ou célébration?” elle aborde cette question des compliments de façon nuancée :

Naturellement, nous devrions nous abstenir de formuler des compliments artificiels et manipulateurs, mais il existe des compliments qui jaillissent gaiement du cœur et qui donnent aux enfants ce dont ils ont le plus besoin : notre soutien aimant et authentique.

Le 5e chapitre, “Aider les enfants à apprendre”, intéresse les familles non-scolarisantes. Jan Hunt partage ses réflexions de maman non-sco, dont nous extrayons quelques points qui sont développés par l’auteur :

“Nourrir leur désir naturel d’apprendre”

  • Les enfants sont naturellement curieux et ont un désir intrinsèque d’apprendre par eux-mêmes les choses du monde qui les entoure [puis elle cite John Holt, How Children Learn].
  • Les enfants sont les mieux placés pour savoir comment s’y prendre pour apprendre quelque chose. […]
  • Les enfants ont besoin de beaucoup de moments calmes pour penser. La recherche scientifique montre que les enfants qui ont une imagination fertile apprennent mieux et s’accommodent mieux des déceptions que ceux qui ont perdu cette capacité. Mais imaginer est une activité qui requiert du temps, et le temps est un luxe en voie de disparition dans nos vies. Les horaires d’école surchargés et les activités extérieures laissent aux enfants bien peu de temps pour rêver, pour penser, pour inventer des solutions aux problèmes, pour gérer des expériences stressantes, et simplement pour satisfaire le besoin universel de solitude et d’intimité.
  • Les enfants n’ont pas peur d’admettre leur ignorance et de faire des erreurs. […] Les enfants apprennent en posant des questions et non pas en devant y répondre. Les bambins posent beaucoup de questions et les enfants scolarisés en font de même – jusqu’au CE2 environ. Au-delà, la majorité d’entre eux ont assimilé une triste évidence : à l’école, il peut être plus important pour sa propre protection, de dissimuler son ignorance d’un sujet plutôt que d’en apprendre plus et cela au détriment de sa curiosité.
  • C’est la valeur intrinsèque de ce qu’ils apprennent qui procure la joie aux enfants. Il n’est pas nécessaire de motiver l’enfant par l’usage de récompenses extérieures comme des bonnes notes ou des bons points. Cela donne à croire à l’enfant que l’activité est difficile ou désagréable, sinon pourquoi une récompense qui n’a rien à voir avec le sujet serait-elle offerte ? Le parent avisé dit “tu prends vraiment plaisir à lire ce livre” et non “si tu lis ce livre, tu auras un cookie”.
  • C’est dans l’interaction avec des personnes de tous âges que les enfants apprennent la meilleure façon de bien s’entendre avec les autres. […]
  • Un enfant apprend mieux par lui-même. Quel parent dirait à son bambin “pose cette chenille et retourne à ton livre sur les chenilles”. Les enfants instruits à la maison apprennent par expérience directe. […]
  • Les enfants ont besoin et méritent de passer beaucoup de temps avec leur famille. Un grand nombre de parents non-scolarisants pensent que la cohésion de la famille est peut-être le bénéfice le plus significatif de cette expérience d’instruction à la maison. […]
  • Le stress perturbe l’apprentissage. Einstein écrivait “c’est une grave erreur de croire que le plaisir d’observer et de chercher puisse être induit par la contrainte”. Lorsqu’un bambin tombe en apprenant à marcher, on lui dit “c’était bien tenté ! Tu vas bientôt y arriver”. Quel parent bienveillant dirait “tous les bébés de ton âge devraient marcher ! Tu ferais mieux d’avoir appris pour vendredi !” La majorité des parents comprennent comme il est difficile pour leur enfant d’apprendre lorsqu’on les bouscule, qu’on les menace ou qu’on leur donne de mauvaises notes. John Holt a attiré notre attention sur le fait que “nous pensons mal, et même nous percevons mal, voire pas du tout, lorsque nous sommes anxieux et effrayés […] Lorsque nous faisons peur à un enfant, nous stoppons tout net le processus d’apprentissage”.

Jan Hunt se demande aussi “Quand la guidance devient-elle manipulation ?”

Beaucoup de parents non-scolarisants se demandent comment distinguer guidance et manipulation. En tant que parent fortement acquis à la cause du “unschooling” avec mon fils Jason, je me suis parfois demandé si je devais encourager certaines activités en dépit de son manque d’intérêt pour ces dernières, ou au moins rappeler à son attention les champs de connaissance qu’il avait mis de côté pendant quelque temps. Cela m’est souvent arrivé, notamment après avoir lu ou entendu l’histoire d’un enfant exceptionnellement sérieux qui avait excellé dans un domaine particulier, comme la musique par exemple. Dans ces moments-là, les écrits inspirants de John Holt me rappellent que la confiance est l’ingrédient fondamental d’un programme fait maison. Les enfants sont entourés d’informations de toutes sortes, issues des conversations, des livres, de la télévision, des films, d’Internet, des magasins, et de la nature.

Jan Hunt explique aussi “Pourquoi [elle est] contre l’usage des notes à l’école”, elle se demande si “[on doit] évaluer les enfants instruits en famille ?”. Dans cet article, elle tourne en ridicule le “souci” des législateurs :

Si les parents qui instruisent à la maison ne mesurent pas, n’évaluent pas et ne contrôlent pas les apprentissages, comment l’enfant peut-il savoir de lui-même quand passer au niveau supérieur ? Si nous demandions à un horticulteur comment une rose sait à quel moment elle doit fleurir, il ne pourrait répondre à la question car la détermination de ce moment miraculeux est précisément ce qui constitue cette graine. Le programme de développement intellectuel d’un enfant, tout comme l’épanouissement de la rose, est peut-être effectivement un processus mystérieux, mais qui néanmoins existe, et se construit en chaque enfant dès la conception. Il est inutile de l’imposer de l’extérieur et seul l’enfant y a un accès direct. Mettre en place une structure d’apprentissage artificielle est toujours moins fructueux que de simplement laisser l’enfant suivre son propre chemin. Il est dangereux de vouloir déterminer l’évolution de l’enfant, d’autant plus que cela n’égalera certainement pas le résultat obtenu par l’épanouissement naturel de ses centres d’intérêt et de ses capacités d’enfant.

Elle file cette métaphore végétale dans l’article : ““Troubles de l’apprentissage” : une étiquette handicapante.”

Imaginez que vous soyez en train de visiter une pépinière. Vous entendez un vacarme à l’extérieur et vous allez voir ce qui se passe. Vous trouvez un assistant en train de se démener avec un rosier. Il est en train d’essayer d’ouvrir les pétales d’une rose par la force tout en marmonnant sa frustration. Vous lui demandez ce qu’il est en train de faire et il vous explique que son patron veut que toutes les roses soient écloses cette semaine ; les plus précoces ayant été coupées la semaine dernière, il est en train d’ouvrir celles qui sont en retard. Vous protestez alors que chaque rose a son propre rythme de floraison et qu’il est absurde de tenter de le ralentir ou de l’accélérer. Une rose fleurira toujours au moment le plus favorable. Vous jetez un coup d’œil sur la rose et vous vous apercevez qu’elle est en train de se flétrir. Et lorsque vous lui en faites la remarque, on vous répond que cette rose souffre d’une maladie génétique, la “dysflorexie”, l’empêchant de s’épanouir et qu’il va falloir faire venir un expert.

Mais vous n’êtes pas d’accord : “C’est vous qui avez causé le flétrissement ! Tout ce que vous aviez à faire c’est de l’arroser, de lui offrir de l’ensoleillement, et de laisser la nature faire le reste !” Vous êtes sidéré par ce qui se passe. Comment se fait-il que le patron soit si déconnecté de la réalité et si peu informé sur la nature des roses ?

Bien sûr, vous n’assisterez jamais à une telle scène dans une pépinière. Malheureusement, cela arrive quotidiennement dans les écoles.

Enfin, le dernier chapitre lui permet de développer la défense de l'”attachment parenting“, notamment dans “Prendre le parti d’un enfant en public”.

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Jan HUNT

Titulaire de plusieurs diplômes universitaires dans le domaine de la psychologie, Jan Hunt est Directrice du Natural Child Project, et assistante éditorialiste de la revue trimestrielle Empathic Parenting publiée par la Société Canadienne pour la Prévention de la Cruauté envers les Enfants (CSPCC). Elle est membre du bureau de direction de la CSPCC et de l’Alliance pour Changer la Vie des Enfants. Elle est au bureau consultatif de Child-Friendly Initiative et de Attachment Parenting International.
Jan a tenu une chronique “Natural Child” dans le magazine Natural Life de 1992 à 1999. L’une de ces chroniques (“10 raisons de ne pas frapper les enfants”) a été reprise en appendice du livre d’Alice Miller Abattre le mur du silence. Jan est mère d’un garçon désormais adulte, Jason qui a été instruit à la maison avec une approche basée sur les apprentissages autonomes. Jason est le webmaster du site de Natural Child Project. Jason et sa mère vivent en Oregon (Etats-Unis).

Acheter La véritable nature de l’enfant – Choisir l’amour pour guide.

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