à propos du travail de traduction sur Les Apprentissages autonomes
Ceux qui l’ont déjà reçue l’ont peut-être constaté : la traduction de Learning all the Time, de John Holt, parue sous le titre “Les Apprentissages autonomes” a été le fruit du travail collectif de Laurence Holvoet, Victorine Meyers, Claudia Renau, Juliette Zara et de moi-même, Cristelle. Mais il manque un nom à l’appel : Pascale Renaud-Grobras. Il s’agit des trois pages de citation de William Cobbett, journaliste et pamphlétaire anglais, grand défenseur des libertés politiques à la fin du XVIIIe siècle, début du XIXe. Dans ce passage, Cobbett décrit de quelle manière il a enseigné l’arithmétique à l’un de ses fils, lors d’un voyage professionnel, et cela illustre tout à fait le propos de John Holt. En voici un petit extrait :
… C’est ainsi que nous avons continué à mêler nos activités quotidiennes d’équitation et de chasse avec l’arithmétique jusqu’à notre départ
[…]
On parle beaucoup d’éducation en ce moment. Je vous pose la question : combien ses parents doivent-ils débourser pour qu’un garçon apprenne autant d’arithmétique ? Et aussi, combien de temps lui faut-il pour cela ? Et, encore bien plus important, au prix de quelles humiliations et souvent même de quel dégât sur la santé du pauvre enfant, grondé, le coeur lourd, qui restera embrumé et morose pour le reste de sa vie, simplement parce qu’on lui aura imposé comme un devoir ce qu’il aurait dû considérer comme l’objet agréable d’une recherche. Pas une fois je ne l’ai forcé à mettre de côté une activité qu’il aurait préférée à celle-là.
Je me suis vite aperçu que traduire du bel anglais de 1825 etait une toute autre affaire que de l’américain fin XXe siècle. Il nous fallait toute l’habileté littéraire de Pascale pour rendre cela et nous la remercions d’avoir si gentiment joint son expérience à notre cause. Pascale est en effet traductrice littéraire, citons notamment les traductions de Les Ancêtres d’Avalon de Marion Zimmer Bradley, Présence d’esprits de John Kendrick Bangs, Les Honorables Visiteurs de Donald Richie, mais aussi la co-direction de l’ouvrage Lectures et écriture du mythe paru aux Presses Universitaires de Rennes. Mais cette esquisse de portrait serait bien incomplète si nous omettions de citer le Café Clochette. Parions que l’endroit est bien connu de nos lecteurs bretons (et au-delà), mais ajoutons tout de même que le Café Clochette, c’était, à Rennes, le refuge favori des parents (ou pas) de jeunes enfants (ou pas), un restaurant et salon de thé pour petits et grands, l’endroit où toutes les générations pouvaient souffler, jouer, discuter avec la cafelière extraordinaire… (et même trouver les livres des Éditions l’Instant Présent). Malheureusement, le Café Clochette va fermer (à lire sur alter1fo, le magazine internet rennais : La fermeture du café Clochette fait réagir !), il sera encore possible de gouter aux douceurs de l’endroit quelques semaines en juin, et en crise de nostalgie, nous pourrons toujours retourner lire sur le blog du Café Clochette, les billets toujours déliceux et pleins d’humour de Pascale relatant son aventure (sans oublier qu’il est une précieuse réserve de recettes, maintes fois testées et toujours approuvées, notamment de recettes sans gluten).
Au plaisir alors de vous y croiser au mois de juin !