Féminisme et maternage, une étude américaine

(via un article du blog santé du Figaro et en anglais : Are Feminism and Attachment Parenting Practices Compatible?)
Une étude américaine parue début juin dans la revue Sex Roles a mis en perspective les pratiques maternelles de 431 femmes avec leurs propres croyances relatives au féminisme et à la maternité. Les pratiques maternelles étudiées étaient plus spécifiquement l’allaitement prolongé, le sommeil partagé et le portage du bébé en écharpe. L’idée de départ était aussi de déterminer si les pratiques d’attachment parenting (parentage proximal) étaient vécues comme un facteur d’oppression ou au contraire de plus grande autonomisation (empowerment).
Et les auteures, Miriam Liss et Mindy Erchull, de conclure : “Nos résultats suggèrent que les stéréoptypes largement répandus comme quoi les féministes sont opposées aux relations familiales sont faux.” Ce sont bien les femmes féministes de l’étude qui se sont révêlées les plus favorables au parentage proximal tandis que les femmes non-féministes étaient plus portées à adopter des horaires stricts pour leurs enfants.
anneesdelait_500 Voilà qui ne va pas faire plaisir à Elisabeth Badinter ! (cliquez ici pour relire la critique de son livre le conflit, la femme, la mère)
En illustration, la couverture de Les années de lait, de Marie Australe, récit d’un allaitement au long cours.
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Journal Reference:

  1. Miriam Liss, Mindy J. Erchull. Feminism and Attachment Parenting: Attitudes, Stereotypes, and Misperceptions. Sex Roles, 2012; DOI: 10.1007/s11199-012-0173-z
 

Un extrait du livre : Le concept du continuum

(Cet extrait est repris dans mon livre Les Années de Lait)

Extrait du livre :Le concept du continuum, À la recherche du bonheur perdu, de Jean Liedloff, pages 96 et 97, avec l’aimable autorisation des éditions Ambre www.editionsambre.com (l’extrait complet est disponible sur la page www.editionsambre.com/pdf/continuum_continuum.qxp.pdf).

« Envisageons à présent les expériences des bébés non-continuum des cultures occidentales contemporaines. […] Il pleure et pleure encore ; ses poumons, nouvellement exposés à l’air, sont épuisés par le désespoir dans son cœur. Personne ne vient. Faisant confiance à la vie, comme il est inscrit dans sa nature, il fait la seule chose dont il est capable, et continue à pleurer. Finalement, une éternité plus tard, il s’endort, épuisé.

Il se réveille au milieu d’un silence cruel, dans l’oubli, dans un endroit sans vie. Il crie. Des pieds à la tête, il brûle de désir, de volonté et d’impatience. Il suffoque et hurle jusqu’à ce que ses sanglots résonnent dans sa tête et la fassent vibrer. Il crie jusqu’à ressentir une douleur dans la poitrine et dans la gorge. Il ne peut plus supporter cette souffrance. Ses sanglots s’affaiblissent et cessent. Il écoute. Il ouvre et ferme les poings. Il roule la tête d’un côté puis de l’autre. Rien n’y fait. C’est insupportable. Il recommence à pleurer, mais cela en est trop pour sa gorge épuisée ; il s’arrête. Il raidit son petit corps torturé par le désir et en retire un léger soulagement. Il agite les mains et gigote. Il s’arrête, capable de souffrir, mais incapable de penser, incapable d’espérer. Il écoute et se rendort. »